Ils sont pratiques, souvent glissés à la va-vite dans une salade ou un sandwich, et séduisent par leur goût doux et leur texture moelleuse. Pourtant, derrière leur aspect inoffensif, les bâtonnets de surimi cachent parfois une composition bien moins reluisante. Une récente enquête vient rappeler que tous les surimis ne se valent pas, surtout en termes de qualité nutritionnelle.
Le surimi : un produit bien encadré mais pas irréprochable
Depuis 1997, la réglementation française impose que le surimi contienne au minimum 30 % de chair de poisson. Un bon début, mais qui ne dit rien sur la qualité des morceaux utilisés, ni sur les espèces concernées. Résultat : les fabricants ont toute latitude pour utiliser du collin d’Alaska, du merlan bleu ou du merlu blanc, pêchés aux quatre coins du globe, parfois sans transparence sur l’origine.
Autre élément souvent pointé du doigt : la quantité de sel et la présence d’additifs (liants, exhausteurs de goût, arômes…). Le surimi reste un produit ultra-transformé, loin de la simplicité qu’on pourrait attendre d’un aliment à base de poisson.
Les mauvais élèves du rayon
Dans son analyse, le magazine 60 Millions de consommateurs a passé au crible 14 références de surimi vendues en grande surface. Et le verdict est sans appel : certains produits affichent une composition problématique, avec trop de sel et peu d’intérêt nutritionnel.
Deux marques décrochent la note la plus basse (8/20) :
- Auchan, dont le surimi présente un Nutri-Score C et une teneur en sel élevée.
- Nautica (Lidl), qui obtient une note identique, pour les mêmes raisons.
Ces bâtonnets, pourtant populaires, dépassent largement les apports recommandés en sodium, avec des teneurs allant de 1,5 à 1,8 g de sel pour 100 g. C’est presque un tiers de la limite quotidienne suggérée par les autorités de santé.
Une note globale peu flatteuse
Même la meilleure note du classement — attribuée à la Compagnie des Pêches Saint-Malo — ne dépasse pas 10,5/20. Autrement dit, aucun surimi analysé ne parvient à tirer son épingle du jeu de manière convaincante. Si des efforts ont été faits par l’industrie pour réduire les additifs ou améliorer la traçabilité, le surimi reste un produit dont il faut modérer la consommation.
Quel comportement adopter en rayon ?
Si vous êtes amateur de surimi, pas de panique. Il n’est pas question de le bannir, mais plutôt de :
- Le consommer avec modération, comme un aliment plaisir occasionnel.
- Préférer les marques les plus transparentes sur la provenance du poisson.
- Vérifier les étiquettes pour limiter les ingrédients secondaires (amidon, sucre ajouté, colorants).
Et surtout, dans la mesure du possible, privilégiez les produits de la mer non transformés : filets de poisson frais ou surgelés, maquereaux en conserve, sardines… qui offrent plus de protéines, moins de sel, et aucun additif.
En résumé, ces petits bâtonnets pratiques cachent parfois de grandes faiblesses nutritionnelles. Entre quantités de sel élevées, absence d’indications claires sur le poisson utilisé et faible valeur ajoutée en protéines, le surimi mérite qu’on le regarde d’un peu plus près avant de le mettre dans son panier. Un réflexe simple pour mieux manger, sans pour autant se priver.

Nils Franco est rédacteur web spécialisé dans l’univers du vin et de la cuisine œnologique. Grand passionné de terroirs, de cépages et d’accords mets-vins, il partage à travers ses articles une vision sensorielle et généreuse de la gastronomie. Son expertise couvre aussi bien la dégustation que l’art de cuisiner avec le vin, des sauces traditionnelles aux créations contemporaines infusées de tanins et de finesse aromatique.







